Le
premier volet du week-end musical était présenté par Claude Raoux,
adjoint au maire, et soutenu par l’association des parents d’élèves.
Il était consacré à Frédéric Mistral (1830-1914), en préambule au
centenaire de sa mort, prévu l’an prochain. La Ville de Bollène, qui
n’en restera pas là, s’est plu à tramer une évocation bilingue
(français et provençal) avec le concours d’une vingtaine
d’intervenants, triée sur le volet. Le Conservatoire et son directeur
Patrice Conte ont accueilli dans l’aventure bien plus que des
musiciens.
Parlaren
à Bouléno est représenté par Jean-Marc Courbet, majoral du Félibrige
(et tout nouveau lauréat du Grand
Prix littéraire de Provence), qui a consciencieusement chéri
l’auteur de « Mireille » et rapporté moult anecdotes.
D’exquises
fioritures viennent de Li Cardelina, dont un détachement de tous âges
aère le propos avec des danses traditionnelles. Mention spéciale au
couple Jacques et Paule Vincent, en costumes de ville d’époque.
Magnifique intervention de Michel Samson, alias cet éloquent Lamartine,
fan de son homologue provençal. Rompues aux évocations
traditionnelles, les sœurs Borron s’immiscent tout naturellement dans
la peau des figures mistraliennes. Et la réincarnation de Mistral, sous
les traits de Gérard Blanc (l’âme des Tréteaux des Grès), tombe
sous le sens.
Le
Conservatoire a eu l’audace d’inviter Belouga Quartet, quatre
tambourinaires antidotes du « tutu panpan », qui bousculent
la tradition et osent des sonorités et des rythmes singuliers. Cette
ode contemporaine rend hommage au Prix Nobel de littérature de 1904.
Cet écart superbe en amène un autre : « Le chant
des oiseaux », joué par l’immense violoncelliste Pablo
Casals en 1949 sur la tombe de Frédéric Mistral, trente-cinq ans après
sa mort, et repris aujourd'hui par Emmanuelle Rauch, hautement inspirée.