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Mondragon
Comité des fêtes
Théâtre : un Gogol salutaire qui tire le public vers le haut
« Le Révizor », nouveau morceau de bravoure de l’Atelier Théâtre de Bollène
Samedi
7 Décembre 2013

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On sort des aimables resucées vaudevillesques qui font souvent le succès des troupes amateurs. On frise le professionnalisme qui éduque plus qu’il ne divertit. Car on ne vient pas là pour s’esclaffer. C’est aussi une cure de désintoxication, pour téléphages abreuvés de séries policières. Dixit cette remarque, relevée dans la salle, qui symbolise le propos : « Il faut d’abord tout oublier, faire le vide, puis s’approprier ce spectacle qui se mérite ! »

Invité par le Comité des fêtes de Mondragon, l’Atelier Théâtre de Bollène vient donc de faire le plein de la salle des fêtes avec un nouveau morceau de bravoure. Après Jean Anouilh (Antigone), Bernard-Marie Koltès (Roberto Zucco), Bertolt Brecht (La résistible Ascension d’Arturo Ui), présentés durant ces dernières saisons, il s’est attelé à Gogol (Le Révizor), dont nous découvrions les répétitions en avril dernier.

Une magistrale imposture

Notre privilège est d’avoir vu les comédiens au travail, sous les directives de Frédéric Richaud (membre de Eclats de Scènes), obéi au doigt et à l’œil par une douzaine d’émules, dirigée au cordeau. « Nous renouons avec le théâtre russe aujourd’hui toujours si influent avec des situations qui font penser à notre époque : une classe dominante, un peuple avili, des magouilles politico-financières », explique-t-il. Le trait est peaufiné jusqu’au port outrancier de masques qui, selon lui, exacerbent l’expression des visages : « Cet artifice accroît la liberté de création et permet au théâtre de mieux dénoncer les travers de la société. »

Ce carcan exalte le jeu et sied particulièrement à cette magistrale imposture : le prétendu révizor, venu de Saint-Pétersbourg et chargé de débusquer la corruption endémique en province, n’est qu’un habile godelureau endetté. Il berne, séduit, escroque son monde qui le traite comme un prince. Point d’entracte. Les acteurs et le public tiennent le coup deux heures durant. Chapeau bas !


Un succès à mettre au crédit du Comité des fêtes qui rehausse la qualité des spectacles.  

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