Accueil   Reportages   Vidéos   Thèmes    Associations    Services   Historique    Archives   Voyages    Contact      

Bollène
Théâtre
Les morceaux de bravoure de l’Atelier Théâtre
« La résistible ascension d’Arturo Ui » de Bertolt Brecht
Commentaire de Frédéric Richaud      Distribution
Dimanche 
7 Octobre 2012

      Antigone (2009)        Roberto Zucco (2010)

  

Après « Antigone » de Jean Anouilh (2010) et « Roberto Zucco » de Bernard-Marie Koltes (2011), voici donc « La résistible ascension d’Arturo Ui » de Bertolt Brecht (2012). Ces étapes sont celles de l’Atelier Théâtre de Bollène, une troupe amateur, hautement inspirée, qui ne donne pas dans le frivole.

Ce nouveau défi théâtral vient d’être présenté dimanche dernier, salle Brassens. Il porte sur un seul acte de 140 minutes. Oui, un souffle ininterrompu de 2 heures 20. Quinze comédiens s’y partagent plus d’une trentaine de rôles. Contraints de se travestir, de masquer leurs rondeurs et de baisser leur voix d’un octave, des comédiennes assument des partitions masculines. C’est, entre autres, le cas de Jo Méjean, alias Arturo Ui. Une performance !

Ne voyons là aucune misogynie. La gent masculine ne pullule guère dans les ateliers associatifs, axés sur une pratique artistique. Frédéric Richaud, metteur en scène (et comédien d’Eclats de Scènes), n’en a cure. Forçant notre admiration et celle de ses émules, qui assument l’énormité de la tâche, il pose ses jalons : « Pourquoi monter Bertolt Brecht aujourd’hui ? Ne sommes-nous pas trop éloignés de l’ère brechtienne ? »  Eh bien non. Quelque part, « le trust du chou-fleur » existe toujours.

       

Crise d’hier et d’aujourd’hui

Un constant état de crise nous renvoie à celle qui, parallèlement, suit l’ascension d’Hitler dans  l’Allemagne des années 30.  C’est l’éternel jeu des oppresseurs et des oppressés.

En quinze tableaux, entrecoupés de textes explicatifs à lire sur un écran tandis que battent les tambours, se déroule l’histoire implacable. Une mise en scène au cordeau empoigne les comédiens, souvent immobiles et alignés comme à l’opéra pour les versions dites « de concert ». Cette option privilégie la partition ou, en l’occurrence, le texte.

Le spectateur en sort tétanisé. Un silence respectueux précède d’abord l’avalanche des applaudissements. On n’émerge pas impunément d’un tel spectacle ! Il sera rejoué ce dimanche 14 octobre à 17h au théâtre du Rond-Point à Valréas, puis dimanche 16 décembre à 17h à Mornas (salle des fêtes).

Et en 2013 ? Un registre plus léger serait peut-être bienvenu ? « Nous envisageons une comédie musicale, mais plus grinçante que drôle », nuance Frédéric Richaud, sans nous en révéler davantage.


Jo Méjean, alias Arturo Ui   Distribtion complète


Ils applaudissent « La résistible ascension d’Arturo Ui » de Bertolt Brecht, rejouée le 14 octobre à Valréas et le 16 Décembre à Mornas.
    
Quinze comédiens dirigés par Frédéric Richaud, comédien d’Eclats de Scènes (à droite).
    

Haut de page