Dix comédiens répètent
actuellement « Le Révizor » de Gogol, sous la direction de Frédéric
Richaud, metteur en scène (et membre d’Eclats de Scènes). Nous assistons au
peaufinage d’une scène, à l’espace Léo Lagrange, où « L’Atelier
Théâtre de Bollène » (c’est son nom propre) égraine des week-ends de
travail.
Gogol succède aujourd’hui à
Jean Anouilh (Antigone), Bernard-Marie Koltès (Roberto Zucco),
Bertolt Brecht (La résistible Ascension d’Arturo Ui)
dans le choix de ces derniers millésimes. La barre est donc placée haut
chez cette troupe amateur, apparue voici plus de trois décennies et qui, à ses
débuts, se frottait déjà à Shakespeare ou Tchékhov.
Cette trajectoire austère est
celle de passionnés de théâtre. Elle a connu des hauts des bas. Frédéric
Richaud l’a ravivée depuis son arrivée au milieu des années 90, malgré une
déficience masculine dans la troupe, l’obligeant à confondre les sexes dans
la distribution des rôles. Pas de problème avec « Les vieilles femmes
et la mer » de Yannis Ritos, uniquement joué par des femmes (2005).
Le défi était tout autre pour la comédienne Jo Méjean dans le rôle d’Arturo
Ui chez Brecht (2012) !
Une autre façon de maquiller le
problème consiste à porter un masque, Les dix protagonistes du Gogol bollénois
en seront pourvus, afin d’accentuer le caractère des personnages. Pourquoi
pas ? Voilà qui ajoutera à la méprise d’un gouverneur de province
croyant accueillir un inspecteur du gouvernement en lieu et place d’un
vagabond endetté, venu de Saint-Pétersbourg.
Comme les précédents, ce
spectacle devrait être présenté cet automne à Bollène (salle Brassens),
puis proposé aux cités environnantes. Evidemment, nous ne le manquerons pas !