Le 7 août dernier, le ciel et ses grêlons dévastateurs
s’abattaient sur Bollène, alors en passe d’être cataloguée parmi les bénéficiaires
d’un éventuel arrêté de catastrophe naturelle. Inhérente au désastre, une
seconde calamité annonçait l’annulation de la venue du « monument
de la variété italienne », propulsé en grandes pompes aux
Polymusicales. Immense déception.
Encline à satisfaire les festivaliers, la Ville
n’a pas tardé à rattraper ce coup météorologique tordu, en tablant sur une
fin août plus clémente. Elle leur a alors réitéré l’événement :
Umberto Tozzi, le chanteur de charme turinois, aux plus de 50 millions de
disques vendus, serait bien à Bollène ce mercredi 28 août.
Ce décalage semble avoir aiguisé les soifs.
Après l’orage, cause du manque abyssal, une déferlante s’est agglutinée
sur la place. Témoins de ce tsunami, les élus locaux, dont Madame le maire,
ont pu apprécier l’étendue du succès, estimée à environ 3 000 personnes.
Quelques humeurs chagrines, plutôt versées
dans le moins spectaculaire (avec notamment Chopin joué par Luisada ou la
Compagnie Dancourt chez Musset et
Courteline), ont tout de même osé des réserves.
Difficile de les contredire devant ce matraquage assourdissant, auréolé de
lumières et de fumigènes, d’où émergeaient toutefois des tubes tels que « Ti
amo » ou « Gloria ».
Les inconditionnels du genre, groupies de la première
heure, « y revivent leur jeunesse », privés du sens critique
qui évalue le decrescendo d’une vedette sur le retour. Un tel triomphe ne
laisse perplexe qu’une supposée élite, plus proche du classique ou du
traditionnel. Il en faut pour tous les goûts. A ce titre, les Polys bollénoises
remplissent (gratuitement) leur mandat. Laissons donc leur tabac à Umberto
Tozzi et ses fans.