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Episode précédent          Eclats de Scènes
    

Devant des rangées d’écoliers sagement assis, curieux et dubitatifs, une femme debout repasse du linge. Elle parle. L’auditoire l’écoute. Cet étrange face à face, auquel nous assistons, occupe une salle du collège Eluard qui, à tour de rôle, y accueille ses propres élèves et ceux d’autres établissements scolaires. Un décor encore en construction est l’œuvre du Pied à l’étrier. Frédéric Richaud, metteur en scène, veille au bon déroulement de cet on man show inattendu.

 De quoi s’agit-il ? D’un projet mené par Eclats de Scènes, lié au parcours d’éducation artistique et culturelle (PEAC), emblématique en Haut Vaucluse où, parallèlement à celui de Bollène, deux autres projets comparables intéressent Carpentras et Avignon. Ils sont impulsés par le Réseau d’éducation vauclusien au spectacle vivant (REVES).

Une intégration exemplaire

Ainsi, sur Bollène, sont associés 170 élèves et 20 adultes. Les premiers viennent des écoles Giono (Bollène) et Pergaud (Lapalud), des collèges Eluard et Boudon, et du lycée Aubrac. Les seconds viennent du chantier d’insertion du Pied à l’étrier. Tous ont participé à un atelier d’écriture, dirigé par Alain Ubaldi, dont la lecture sera mise en scène par Sarah Nedjoum. Le tout débouchera sur une restitution publique à voix haute théâtralisée.

La source vient de paroles de femmes primo-arrivantes, récoltées dans le dispositif « langues étrangères » du Pied à l’étrier. Ce filon, pétri de vécu, a été recueilli par Catherine Verlaguet. Ces témoignages lui ont inspiré l’écriture d’une pièce, « Mon pays étranger », destinée à être jouée par la comédienne Aïni Iften.

C’est l’histoire d’une immigrée retraitée qui décide de ne pas rentrer au bercail avec son mari. Elle préfère rester au pays qui l’a accueillie et rendue heureuse, et où ses enfants ont grandi. C’est difficile à dire. Alors elle rédige une lettre. Ce synopsis découle d’un travail autour de l’écriture contemporaine sur des sujets d’actualité tels que les migrations et l’intégration.

Le spectacle n’apporte pas forcément de réponse, mais il questionne. Il sera joué le 15 mai prochain, à la salle Brassens, pour tous ceux, scolaires et adultes, qui auront participé au projet et assisté aux répétitions.           J. P.