La
ligne droite expéditive n’est pas le fort de Yasmine Chettouh. Elle
lui préfère les courbes alambiquées qui, depuis l’enfance, l’écartent
de toute contrainte rectiligne. « Je dessinais déjà des
motifs sur mes cahiers d’école, d’abord dans la marge, puis sur la
page entière », se rappelle-t-elle.
Alors,
sommeillait en elle la plasticienne qu’elle est devenue. Des
graphismes l’ont envahie. Diverses techniques l’ont donc conduite à
les reproduire sur différents supports, à les graver dans l’argile,
les tracer sur des peaux humaines - d'êtres vivants, bien sûr !
- ou à les matérialiser par des installations d’individus et
d’objets dans la nature. Ce concept lui a forgé une notoriété parmi
les grands courants d’arts contemporains.
Un
retour au bercail l’amène aujourd’hui à reparaître en solo au
village « C’est la première fois que j’y expose mon
travail toute seule », avoue-t-elle. Et, comme pour faire
pardonner cette négligence, elle s’empresse d’ajouter : « Cette
exposition accompagne surtout la parution officielle de mon livre de
coloriages Chemin(s), cofinancé par de nombreux encouragements. »
Plus
d’une centaine de souscripteurs, via Internet, adhèrent déjà à ces
pistes pour l’imaginaire, composées de 80 dessins à colorier ou
compléter, selon les suggestions initiales : courbes, spirales, méandres,
labyrinthes…
Un
vernissage retentissant vient donc de faire le plein de l’espace
culturel. Outre plus d’une trentaine de peintures couvrant les murs,
chaque exemplaire du livre, inachevé par définition, propose au
visiteur d’intervenir en le complétant à sa guise avec des signes
plus ou moins analogues à échelles différentes.
Aux
adultes réticents, forte de sa propre expérience, Yasmine Chettouh rétorque :
« Demandez donc à vos enfants comment vous y prendre ! »
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