La programmation nous annonçait laconiquement « Un hommage à Frank Sinatra ». Par qui ? Comment ? Des questions superflues auxquelles ne répondait pas le dépliant succinct des Polymusicales. Alors, juste avant sa montée sur le podium, nous sommes allés cuisiner un certain Gabriel Marini, dit Gaby, un sémillant trentenaire, a la tête du septuor vocal et instrumental Macke the Knife, créé et basé à Orange avec son chanteur et ses six musiciens depuis trois ans. Un heureux voisinage que nous découvrons.

 « Je suis un inconditionnel de Sinatra, car c’est une des plus grands crooners de son époque, auquel nous rendons hommage ce soir à Bollène », a donc argué Gaby. Allait-il être à la hauteur d’une telle ambition ? Oui. Et même au-delà de toute espérance. Tant pis pour les absents qui, ce soir-là, ont laissé quelques bancs vides. En revanche, les jazzmen purs et durs bien présents, qui flairaient un bon filon, se sont lovés délicieusement dans l’extraordinaire évocation, peaufinée par Gaby et ses six acolytes

Parmi ses nombreux parodistes, Franck Sinatra (1915-1998) retrouve ici une verve juvénile inespérée. Son émule joue habilement d’une similitude morphologique du visage à l’œil pétillant, coiffé du fameux chapeau qui caractérisait le look du mentor. Outre « Macke the Knife » (qui prête son nom à l’orchestre), de nombreux standards ont charmé l’assistance, gratifiée au final par une version américanophile de « La mer » de Charles Trenet. Quelle magnifique soirée !

Gabriel Marini, auteur, compositeur et interprète, se produit sur scène depuis l’âge de 14 ans. C’est déjà une « pointure » qui a plusieurs autres cordes à son arc. 

A consulter : http://gabriel-marini.wix.com/gaby