Sous
des dehors primesautiers, cette « femme fidèle »
nous laisse un goût amer. Non pas qu’elle fut mal jouée. Bien au
contraire, comme à son habitude, chaque été depuis 2008, la Compagnie
Dancourt a régalé son public, fidélisé par des morceaux de choix du
grand répertoire, puisés chez Molière, Shakespeare, Musset,
Courteline, Racine et tant d’autres.
Vendredi
soir, cet ultime spectacle donnait dans le boulevardier haut de gamme
avec la mixtion de deux diatribes, extraites de chez Victorien Sardou et
Henry Becque, auteurs dramatiques du XIXe siècle. Concocté et joué
(dans le rôle du mari) par Daniel Dancourt lui-même, cet avatar
savoureux traitait de l'embarras d’une femme du monde au bord du
divorce, qui trompe son amant avec son mari !
Or,
comme il l’annonçait déjà l’avant-veille au sortir des « Bourgeoises
à la mode », Daniel Dancourt met à exécution sa menace : « Au
terme de 60 années de carrière, le spectacle de ce soir à Bollène
est pour moi le dernier, je quitte les planches et me consacre désormais
à la seule mise en scène et à l’histoire du théâtre avec des conférences. »
Le
lauréat du Conservatoire (promo 1961), homme de lettres itinérant aux
plus de 300 rôles (théâtre, cinéma, télé), pédagogue de la
« vieille école » se démarquant du festival pléthorique
d’Avignon, se fixe donc en sa belle demeure, située au bord de
l’eau, près de Vendôme, dans le Loir-et-Cher. L’heureux Tartuffe y
récrira l’Histoire du théâtre, telle qu’il l’a vécue, et
s’ingéniera à bien la faire jouer par d’autres que lui. Dommage pour
les Polymusicales bollénoises et son créneau théâtre. « Pour
l’édition 2016, nous chercherons ailleurs », promet
Jacqueline Morel, déléguée culturelle. Vite dit, car la relève sera
dure !
Accueil Reportages Vidéos Thèmes Associations Services
Historique
Archives Voyages
Contact 
