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Autres étapes bollénoises

Une assemblée générale mouvementée s’est tenue à l’hôtel de ville en présence de Marie-Claude Bompard, maire, et divers élus. Récemment devenu une régie municipale, l’Office de tourisme motive le départ de l’association bénévole, en place depuis 73 ans. Selon son appellation d’origine, elle s’est aussitôt convertie en « Syndicat d’initiative » avec l’additif « et d’animation touristique et culturelle ».

Deux entités à vocation touristique apparaissent donc aujourd’hui à Bollène. Comment en est-on arrivé là ? Le rapport moral de Françoise Cuillerai, présidente, rappelle : « Nous étions liés à la Ville par une convention qui nous octroyait la gestion de l’Office de tourisme et convenait aux deux parties : municipalité et association. Echue en juillet 2010, cette convention a été prolongée jusqu’au 31 décembre. Ce qui semblait plaider pour son renouvellement. Or la municipalité envisageait alors la parité au conseil d’administration. Une proposition inacceptable car incompatible avec les associations loi 1901. »

Passe d'armes entre Marie-Claude Bompard et Françoise Cuillerai

          Bollène pour seul credo

Voici l’énumération des actions effectuées en 2010 via diverses commissions : dépliants, hébergement, expositions, animations (fanfaronnades), visites guidées, randonnées pédestres, circuits pédestres, sorties spectacles, etc. Les bénévoles interviennent sans aucune indemnisation. Leur seul credo : Bollène. La présidente souligne : « Nous étions fiers du travail accompli et heureux d’en rendre compte. Aujourd’hui, l’amertume conclut mon rapport moral. » La trésorerie atteste un bilan positif de 9429,24 €.

Mme le maire a vivement réagi au passage quant au fonctionnement de l’Office de tourisme qu’elle-même « aurait estimé trop coûteux ». Allégation qu’elle réfute. Des chiffres : la charge salariale de l’O.T. s’élève à 75 000 €. La subvention municipale à 15 000 €. Mme le maire déclare d’autre part « avoir toujours reconnu l’excellent travail des bénévoles. » Quant au non-renouvellement de la convention, qualifié de « prétexte » par Françoise Cuillerai, elle invoque un décret de 2008 selon lequel « le personnel municipal ne peut être mis à disposition d’une association qu’avec son accord, au risque de nuire à l’avancement de sa carrière. » Les employés concernés auraient donc refusé ce changement.

Claude Raoux, adjoint au patrimoine, a rappelé les atouts touristiques de la ville et notamment la restauration conséquente de la collégiale Saint-Martin.

          Une passerelle subsiste

Une assemblée générale extraordinaire succédait illico à « cette éviction douloureuse. » Faute de local, ledit Syndicat d’initiative est provisoirement basé chez Françoise Cuillerai (109 avenue Carnot). La présidente rappelle : « En France, 85% des offices de tourisme sont gérés par des associations qui favorisent gratuitement le lien social. La municipalité n’a pas souhaité soutenir ce bénévolat. » Jean-Pierre Lambertin, conseiller général, reconnaît : « Sans l’apport associatif, les élus ne peuvent rien. »

Une passerelle subsiste entre les deux parties. Une complémentarité serait préférable à l’adversité. Mme le maire « souhaite poursuivre une collaboration intelligente et promet une subvention. » Quatre membres acceptent donc de rallier le conseil d’exploitation de la régie municipale : Françoise Cuillerai, Gérard Blanc, Jean-Marie Blanc et Myriam Gutteriez.

Un cocktail à la Belle-Ecluse a réuni les nombreux membres et sympathisants. Objectif : continuer d’exister au service des Bollénois.