Ce
credo fait plaisir à voir et à entendre. C’est celui d’une
pastelliste qui expose une bonne vingtaine d’œuvres,
accompagnée d’un commentaire édifiant : « C’est
un luxe de pouvoir faire ce que l’on veut, quand on veut, où
l’on veut. Cette liberté créatrice absolue, j’y tiens : »
Etablie
à Piolenc, Katy Fèbre paraît pour la première fois à Bollène.
« Je suis trop connue dans ma ville, j’ai voulu
changer d’air », dit-elle. Pourquoi Bollène ?
De lointaines racines l’ont orientée : « Louis
Fèbre, grand-père de mon mari, y fut maire. » En
2014, une autre escapade à Vaison-la-Romaine lui a permis
d’exposer avec succès aux côtés de Zanella.
Elle
est autodidacte, s’est appliquée à reproduire des maîtres,
à essayer l’aquarelle, l’huile et d’autres techniques.
Rien ne l’a satisfaite, jusqu’à la découverte du pastel
sec : « Il m’a remis en selle, prolonge ma main,
est le vecteur de mes émotions », affirme-t-elle.
Son
style figuratif s’adapte à tous les sujets. Un aspect décoratif
avoisine souvent l’anecdote. Témoin « Le bois flotté »
élimé par les eaux, « Le théâtre antique » strié
comme le versant d’une colline, ou « Les Arlésiennes »
légères et alignées comme des notes de musique. Il y a aussi
ces grands oiseaux transparents derrière lesquels continue
d’apparaître le décor. Ici et là, une touche d’immatérialité
rejoint l’audace de l’artiste : « Je
m’accorde une respiration et, proche de l’ivresse, je n’ai
plus froid aux yeux ! »
Exposition
à l’Office de tourisme jusqu’au 2 juin. Entrée libre.
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