Depuis
une dizaine d’années, les auditions commentées par Annie Almuneau
restent uniques en leur genre. A la fois très pointues et attrayantes,
elles parviennent à contenir dans l’heure un sujet populaire que ne
renient pas les exégètes. Le cycle 2010-2011 a déjà remis sur le métier
les Quatre saisons de Vivaldi, la forme du concerto, le rôle intemporel
de la flûte, puis les poèmes symphoniques du grand répertoire
classique.
Voici
aujourd’hui la conférencière aux prises avec Orphée et Eurydice :
« J’y pensais depuis quelque temps et j’ai voulu parcourir
ce mythe grec qui a tant inspiré d’artistes de l’Antiquité au siècle
dernier. » Le
jour des noces, l’épouse est mordue par un serpent. Elle meurt et
descend aux Enfers, laissant un veuf inconsolable. Mythique à souhait,
la trame se prête effectivement à évoluer à travers les âges.
De
Monteverdi à Camus
Les
exemples foisonnent. Annie Almuneau a sorti le meilleur de derrière ses
fagots. Voici L’Orfeo de Monteverdi qui n’est autre que la création
de la forme opéra (1607), puis celui de Gluck en version française
(1774), suivi de deux illustrations musicales dues à Clérambault
(1710) et Rameau (1721). Voici le savoureux pastiche d’Offenbach
(1858). Et enfin cette transposition du mythe de Thrace à Rio de
Janeiro avec le film Orfeu Negro de
Camus (1959).
Des
extraits d’enregistrements (CD) alternent avec l’intervention d’exécutants
du Conservatoire, superbement dirigés par Valentin Conte (Orfeu Negro).
Scotchées au mur, des illustrations adéquates d’œuvres de Corot et
Cocteau ajoutent à l’écrin. Tant de concision est d’un raffinement
extrême.
Prochain
rendez-vous, mercredi 14 décembre à 18h30 : concert de Noël.
Entrée libre. Contact : 04.90.40.51.30 ou conservatoire.musique@ville-bollene.fr
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