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Ville de Mondragon - Environnement - Mercredi 24 Avril 2024
Un trop-plein de nuisances en Haut Vaucluse

Le projet de construction d'un méthaniseur ravive
l'opposition déjà saturée par d'autres désagréments

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Un réquisitoire détaillé au Domaine de La Tapie par Denis Maucci, président d'ASNB.
 

Bien plus qu'une simple formalité administrative, la récente assemblée générale de l'association Aménager sans nuire à Bollène et ses environs (ASNB) était l'occasion d'un réquisitoire, comme l'explique le président Denis Maucci : "Mon rapport d'activité pourrait être à la Prévert. Il commence par Alcyon et ses effluves, ressenties depuis plus de 20 ans par les Bollénois, et aboutit aujourd'hui au projet d'un méthaniseur à Mondragon, qui promet lui aussi des journées nauséabondes aux Mondragonnais et Mornassiens. Tout cela entre l'usine Suez et Pradier Millénaire, encore des nuisances dans un territoire qui les reçoit toutes."

Inventaire des nuisances

Toute ouïe, l'assistance était conviée au Domaine de La Tapie (proche de l'éventuel méthaniseur) pour suivre le rappel des actions développées par l'ASNB. Contre le Centre de valorisation des déchets Alcyon à Bollène : des signalements à Atmosud restent vains. De guerre lasse, les riverains s'habituent aux nuisances, c'est ce qui profite aux exploitants.

Contre l'usine Suez à Bollène qui traite  des boues dont 70% provenant des stations d'épuration du Vaucluse et 1 500 tonnes de l'agglomération niçoise. Des nuisances olfactives ont été signalées. Pas de suivi systématique, comme le demande l'ANSB qui rappelle toutefois l'obtention de deux millions d'euros de travaux d'amélioration pour diminuer les nocivités.

Contre Pradier Millénaire, producteur de matériaux du bâtiment : les riverains ont signalé des poussières. La DREAL et la DDPP ont été averties. D'où des inspections et des mises en demeure par la préfecture. Des travaux de mise aux normes ont suivi, mais des camions chargés et non bâches circulent toujours. L'ANSB souhaite une analyse qualitative des émissions de poussières, par crainte de risques de silicose et de cancer pour les riverains. Voir le communiqué de la trésorière Marie-Claude Bertrand (cliquer ici).

Contre le projet d'aménagement d'un méthaniseur à Mondragon, appelé à recevoir les déchets de 220 000 habitants du sud et centre de l'Ardèche et du sud de la Drôme, prétendument qualifiés bio-déchets, alors que sont décelées des particules de plastiques dans les digestats épandus sur les terres agricoles. Une provenance de 15 000 tonnes démontre qu'il ne s'agit pas d'un projet agricole, mais d'un projet industriel, risquant à terme de s'agrandir, d'autant que d'autres prétendants souhaitent déposer leurs déchets.

Porteuse du projet, depuis 2022, la société Methalcyon accueille l'adhésion de la CCRLP et celle du Syndicat des Portes de Provence, chargé du traitement des ordures ménagères du sud de la Drôme. Cette coalition chiffonne l'ANSB, car elle enlève un épine du pied des élus drômois refusant une telle usine sur leur territoire, suite à la forte opposition de la population.

Une alerte soutenue

L'ANSB a successivement organisé quatre conférences avec des scientifiques indépendants : Daniel Chateignier, (chercheur au CRNS), Georges Truc (géologue et hydrologue),  Françoise Beaumont (Agriculture et environnement), Jean-Marie Triat (ex-hydrologue). Ce dernier souligne un risque pour la nappe phréatique et l'alimentation en eau potable à 65 000 habitants. D'où un courrier, sans grand écho, pourtant adressé aux représentants des communes adhérant au Syndicat Rhône-Lez-Ouvèze (RAO). Autre risque : l'appellation d'origine contrôlée (AOP) incompatible avec l'épandage de digestats douteux.

Autres actions multiples : remise au sous-préfet et au directeur de la DREAL d'une pétition contestataire d'un millier d'habitants de Mondragon et Mornas, quatre permanences d'informations dans les mairies, soutien indéfectible de Katy Ricard (maire de Mornas), interventions dans les marchés environnants, rassemblement des cyclistes au secours de l'itinéraire Via Rhôna compromis, opposition d'une modification du Plan local d'urbanisme (PLU) en faveur de la construction d'un méthaniseur au quartier de La Tapie, etc.

D'autre part, citons encore la formation de 30 sentinelles de la nature, chargées de signaler des atteintes à l'environnement (dépôts sauvages et autres). "Le Haut Vaucluse n'est pas destiné à devenir la poubelle du département et des régions limitrophes", souligne le président Denis Maucci, qui rappelle le cumul des nuisances déjà existantes : chemin de fer PLM, TGV, Nationale 7, autoroute, gravières, traitement de boues, lignes de haute tension... Mieux vaut empêcher de nouvelles installations néfastes que combattre difficilement les nuisances.

L'ASNB remercie ceux (trop peu nombreux) qui ont souscrit financièrement pour assurer une éventuelle défense juridique. Merci aussi à France Nature Environnement pour son soutien.                                J. P.


 
Le soutien indéfectible de Katy Ricard, maire de Mornas (à gauche)
 
 
La silice cristalline (poussières Pradier Millénaire) : alerte de Marie-Claude Bertrand (cliquer ici)
 



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