Hautement inspirée,
Aline Brisa, présidente du Foyer rural de Saint-Blaise, vient de
soumettre son auditoire au concert d’une quarantaine de choristes,
comme on n’en trouve pas au détour du premier gala. Plus attachantes
les unes que les autres, les chorales sont légion et n’en finissent
plus de rallier un large public.
Mieux encore, avec son
simple statut d’amateur, celle des Trois Vallées donne dans un
professionnalisme étonnant. Il faut dire qu’à la barre, depuis
vingt-six ans, Isabelle Finck tire le meilleur du potentiel vocal, issu
de la région des Baronnies qui englobe les vallées de l’Eygues, et
de l’Ennuyé et du Bentrix, deux de ses affluents.
Ce must est apparu en
1986 à Sainte-Jalle (Drôme), en l’église romane de Notre-Dame de
Beauvert (XIIe siècle), dotée d’une acoustique d’exception. En
professeur aguerri, et soutenue par Jean-Paul Finck, qui lui concocte
des harmonisations adéquates, Isabelle Finck mène ses choristes sur la
ligne de crête.
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Le chant polyphonique y
emprunte les chemins escarpés des dissonances ou du quart de ton,
alterne ou superpose basses et sopranos, tord le cou d’une ligne mélodique
aussitôt relevée par un astucieux legato. C’est de la belle ouvrage !
Le répertoire est vaste : Brassens, Nougaro,
Purcell, Ferrat, Bobby Lapointe. Géographiquement, c’est tout aussi
diversifié : Bretagne (héritage de l’île de Sein, Les roses
d’Ouessant), Tahiti (Poe Patitifa), Afrique (Noyana et Massithi)…
Deux chants bulgares encadrent le tout, en
ouverture et au final. Car en 2012, en réponse à l’invitation d’un
chœur féminin bulgare, accueilli en 2009, celui des Trois Vallées ira
se produire à Troyan (Bulgarie). C’est de bon augure pour les
concerts futurs, enrichis par l’échange.
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