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C’était déjà notre coup de cœur des Polymusicales 2014. C’est de nouveau celui de l’édition 2018 qui, quatre ans plus tard, vient d’accueillir l’inégalable Memory Big Band, voué corps et âme au légendaire tromboniste et chef d’orchestre Glenn Miller (1904-1944), disparu en 1944 dans un coucou américain de l’armée américaine survolant la Manche.

Quel jazzman, digne de ce qualificatif, ne connaît pas la légende ? A vrai dire, même les moins versés dans le swing succombent vite au charme de cette résurrection musicale qui défie le temps. Ce beau soir-là, pieusement blotti devant le podium, le public bollénois savoure en cadence. La moyenne d’âge est assez élevée. La plupart des festivaliers revivent leur jeunesse et, dans leur tête, dansent le boggie-woggie. L’étourdissante fantaisie des musiciens les y incite.

Le plus irrésistible, c’est le trio vocal féminin, Corinne, Joëlle et Florence, l’authentique réincarnation des inoubliables Andrews Sisters des années 40-50. En robe lamée or ou en tailleur strict, coiffées d’un calot et juchées sur de hauts talons, elles dégagent une énergie décapante. C’est assurément l’atout majeur de ce magnifique hommage à Glenn Miller, par ce big band habité, véritable mémoire collective et musicale de la seconde guerre mondiale et de la Libération.    J. P.