Les
hommages à Brassens sont légion. Celui-là se démarque des autres.
D’ailleurs, ce spectacle se nomme « Salut Brassens », bien
au-delà des révérences habituelles. Il faut dire que l’émule était
aux premières loges auprès du maître. Il fut sa seconde guitare
durant plus d’une décennie. Le bien nommé Joël Favreau tient sa
revanche depuis que, encouragé par Maxime le Forestier (qu’il a aussi
accompagné à la guitare), l’a poussé à chanter lui-même. Sans
pour autant abandonner sa guitare.
Ce
mardi soir, dans la cour Florence Forns, les Polymusicales bollénoises
ont donc accueilli avec bonheur un duo superbe : le chanteur et
guitariste Joël Favreau et l’accordéoniste Marc Berthoumieux. Pour
amadouer le public, d’incontournables tubes font bien partie intégrante
du pamphlet. Mais entre les amoureux des bancs publics et le gorille, en
passant par le Pont des Arts et Fernande, il y a surtout ce parcours métaphysique
où l’individu, infime parcelle d’un tout supérieur, incarne
accessoirement le Christ sur sa croix ou le libéralisme économique.
Les digressions sont parfois inattendues.
Mais,
comme le rappelle Favreau, « les chansons et la musique de
Brassens sont bien moins simples qu’elles ne le paraissent ».
Les textes et les thèmes jazzy se prêtent donc ici à de magnifiques dérives,
poétiques et musicales. J.
P.
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