Voici
tout juste cinq ans, à Bollène, le chantre de l’Occitanie, alias Patric,
avait déjà maille à partir avec la météo. En ce soir de 13 juillet 2006, un
orage carabiné a replié le concert à l’étage de l’hôtel de ville. Par
crainte des hallebardes, suivies d’une froidure inopinée, l’édition 2011
(en partenariat avec Parlaren) a déserté la place du centre ville et exporté
l’événement extra-muros, à la salle Brassens.
On
y a perdu en espace, mais gagné en intensité. Car rien ne saurait réprimer « l’un
des inventeurs du folk-songe européen » que déclinent à ce jour près
d’une vingtaine d’albums.
Les
dépoussiéreurs de tradition rafraîchissent volontiers la Provence. Patric
ratisse plus large sur 33 départements du sud de la France pour 13 millions
d’Occitans. L’écouter en coulisses ajoute à notre gouverne et à celle de
l’éducation nationale oublieuse : « Nos enfants sont instruits sur
les Capétiens mais ignorent tout des troubadours. Des pièces manquent à la
mosaïque. En tant qu’artiste, je suis là pour chanter le bonheur de vivre
dans ce pays qui n’est pas fait que de cigales, de fifres et de tambourins. »
Petit-fils
d’une grand-mère grecque
Patric
parcourt le monde, fustige l’uniformité mondialiste, compose avec les
envahisseurs et rappelle « que nos toits ne seraient pas ornés de génoises
si les Italiens ne nous avaient pas appris à le faire ». Ou encore « que
les plus belles filles du monde sont au Brésil du fait des métissages. »
Cet entretien privilégié accroît la résonance du concert,
auquel nous renvoie l’artiste : « Ma grand-mère était grecque,
j’en suis très fier et je chante encore aujourd’hui une chanson pour elle. »
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