C’est un savoureux paradoxe : six décennies d’existence accouchent ici d’un musée éphémère ! Cette longue gestation est celle du groupe traditionaliste du Haut Comtat
« Li Cardelina ». Traduction : « Les chardonnerets, petits volatiles multicolores de Provence »,
comme l’a rappelé dans son discours de bienvenue Jacqueline Morel, déléguée culturelle de la Ville.
Cette entité folklorique bollénoise souffle donc ses 60 bougies cette année. Elle est apparue en 1959 autour de Florence Forns, présidente créatrice. D’où cette remarquable exposition à l’espace Ripert, en collaboration avec Parlaren, via son centre de documentation provençale, Barry Aeria, axé sur le patrimoine, et le Photo-club, au travers d’agrandissements d’anciennes cartes postales. Trois peintures illustrent aussi l’événement : le portrait d’une Comtadine par Anne Deréal, un paysage par Florence Forns, et la Collégiale Saint-Martin par M. Dugloud.
Comme toujours, ce qu’expose le groupe « Li Cardelina » est d’une rare authenticité. Outre les éléments propres au folklore, ce sont tous ceux du quotidien qui resurgissent, liés aux activités domestiques d’antan : ustensiles, mobilier,
bassine à linge, machine à coudre, fer à repasser, etc. Encore un paradoxe qui exalte d’humbles tâches, essentielles à la vie !
Elle-même joliment habillée en Comtadine parmi les membres de « Li Cardelina », la présidente Brigitte Carillo
« a vivement remercié la municipalité d’avoir permis de dévoiler cette histoire aux yeux des Bollénois et des touristes. »
Entourée de son conseil, Marie-Claude Bompard, maire, « s’est déclarée satisfaite d’aussi profondes racines qui perpétuent la tradition. » Mieux encore, son soutien se confirme par l’annonce de ce projet municipal : suite à sa récente fermeture, la transformation en musée pérenne de la pharmacie, contiguë à l’espace Ripert.
Dans l’attente, l’actuelle exposition est visible à l’espace Ripert.
J. P.