Privé
de sa fidèle accordéoniste, exceptionnellement engagée ailleurs,
Jacky Guilbert est contraint, ce dimanche-là à Mondragon, de jouer en
solo. D’abord avec un
cours sommaire de guitare. Quelques accords suffiraient-ils à rehausser
son parcours initiatique de Sète à Pézenas ? Oui. Car une grande
part de vécu alimente son one man show, sur les traces de Georges
Brassens et Boby Lapointe, qu’il vénère depuis l’enfance : « Mon
père les écoutait et chantait lui-même. C’était en Bretagne. Plus
tard, j’ai résidé à Agde, entre Sète et Pézenas. » C’est
là, entre les berceaux respectifs de Brassens et de Lapointe, que lui
est venue l’idée d’un spectacle. De fan authentique, il passe au
statut d’artiste.
Aujourd’hui
établi à Mornas, depuis une dizaine d’années, l’ami Jacky
peaufine son culte pour ce tandem indissociable. « Mais sans
Brassens, qui l’a épaulé, Lapointe n’aurait pas connu la gloire »,
explique Jacky. C’est l’occasion de redécouvrir ici la belle
complicité entre ces deux poètes de la chanson française, qui, chacun
à leur façon, jonglent superbement avec les mots.
Un
diaporama, avec projection simultanée des textes chantés, ajoute à la
clarté de l’hommage. En une trentaine de chansons, de « La
mauvaise réputation » à « La maman des poissons »
ou du « Gorille » à « Ta Katie t’a quitté »,
Jacky Guilbert passe allègrement de Brassens à Lapointe. Il y met tout
son cœur, en concluant par un morceau de son cru, « Entre Sète
et Pézenas », suivi d’un bis, « Les copains
d’abord », qui nous rallie à sa cause fraternelle. Merci au
Comité des fêtes pour ce bel épisode qui a fait le plein de la salle
des fêtes. J. P.