A la demande du comité local
de l’Association nationale des Anciens combattants de la
Résistance (ANACR), la municipalité a créé une rue portant le
nom de Georges Sabatier dans la zone d'activités de
Bollène-la-Croisière. Ce vendredi soir, l'événement a rassemblé
une assistance considérable, dont Anthony Zilio, maire, et
l'ensemble des élus communautaires, la famille et de nombreux
sympathisants honorant la mémoire du défunt, disparu en 2014 à
l'âge de 87 ans.
Le dévoilement de la plaque,
en présence d'anciens combattants, était précédé d'un vibrant
hommage par le maire se déclarant en préambule "trop jeune
pour avoir vraiment connu Georges Sabatier en responsabilité,
mais s'exprimant en tant que maire au nom des Bollénois."
Citons l'éloge foisonnant de Maryne Barrière, étonnant de
justesse pour une aussi jeune admiratrice, puis le témoignage
émouvant d'un jeune membre de la famille.
Voici un communiqué de l'ANACR,
résumant l'essentiel d'un remarquable vécu.
Georges Sabatier est né en
1926 à Lamotte-du-Rhône. Il s'engage à 16 ans dans la Résistance
et adhère au parti communiste dès la Libération. Sa vie sera
consacrée aux combats pour la justice, contre le capitalisme et
pour la paix. En tant que paysan, en Vaucluse, il sera
cofondateur du Mouvement de défense des exploitants familiaux (MODEF)
et président de la coopérative de céréales qu'il contribuera à
moderniser avec la construction du silo portuaire sur le canal
de Donzère-Mondragon. En 1975, il est élu au Conseil général de
Vaucluse, puis maire de Bollène en 1977. Lui sont dus le nouveau
collège Eluard, plusieurs maisons de quartier, les premières
stations d'épuration, la crèche, l'agrandissement de l'école de
musique et une vie culturelle jamais égalée, avec notamment la
réouverture du cinéma dont il est resté membre jusqu'à son
dernier souffle. Citons aussi les premières Polymusicales, le
théâtre du Tabaro ou l'école de cirque Fratellini.
Après son éviction de la
mairie par Jean-Pierre Genton en 1989, il poursuit les combats
contre la ligne TGV, pour les murs anti bruit le long de
l'autoroute via "Aménager sans nuire" et "Mieux vivre dans la
Vallée du Rhône". Il s'oppose à la construction de l'usine de
traitement de boues à Mondragon. Il fut aussi président de l'ANACR
et, à ce titre, ferraillera violemment avec l'équipe municipale
de Marie-Claude Bompard lors d'une commémoration où M. Frileux
tenta d'interdire le chant des partisans.
Homme de conviction, proche
des gens, lors de ses obsèques, le hall de la mairie était fermé
et ses amis lui ont rendu hommage dehors ! Aujourd'hui, l'ANACR
se félicite de la décision du maire Anthony Zilio et son conseil
qui nomment une rue du nom d'un homme qui a tant fait pour sa
ville ! J. P.