Deux précédents volets
(Les bateleurs et Yannick
Jaulin) ont déjà sévi. Ce troisième morceau constitue le plat de résistance, au
propre et au figuré : le spectacle sera suivi de cordiales agapes, partagées
avec l’équipe artistique. Conviviales obligent !
Ajustés au quorum désormais fidélisé, les
gradins sont tout juste pleins. La soirée est consacrée au dramaturge
Bernard-Marie Koltès (1948-1989). En préambule, des extraits de « La
musique de ses mots », rehaussés par une musique de Guy Roots, sont
lus par Frédéric Flahaut, accompagné par le guitariste Alexis Jouffrey.
On entre dans le vif du sujet avec « Le
jour des meurtres dans l’histoire d’Hamlet ». Voici donc du
Shakespeare, revu par Koltès qui en tire un thriller intemporel. Le huis clos
sulfureux se concentre sur quatre protagonistes déjantés, en proie aux dérèglements
du pouvoir et des sens. Amour, haine, trahison… Peu importe ! On connaît
la tragédie, déjà reprise par Koltès. Que pouvait y ajouter Eclats de Scènes ?
C’est là que Frédéric Richaud, inspiré par de
bons comédiens, signe une mise en scène épatante avec, pour décor, une
carcasse mobile de différents niveaux opposant les rivalités, et, mieux
encore, la projection vidéo simultanée de scènes-clés sur les franges
mouvantes d’un rideau tansparent. C'est un artifice extraordinaire, couvert de sang au final,
quand le quadruple meurtre est consommé.