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Patrimoine
Ville de Bollène

La collégiale bichonnée par les restaurateurs du patrimoine  
Visite au cœur du chantier de restauration du monument phare de la Ville  

Mercredi
7 Mars 2012

Episodes précédents
    


Claude Raoux, adjoint au patrimoine, et Fabien, chef de chantier, m'ont baladé dans les travaux labyrinthiques. Le remplage (à droite) a l'air de prendre son envol... 
   

Entamée en 2010, cette vaste restauration a déjà fait les choux gras de la rubrique Patrimoine (voir étapes précédentes). Au sortir d’une récente visite de chantier, en compagnie de Claude Raoux, adjoint au patrimoine, voici ce nouvel épisode,

Les travaux devraient se conclure en 2013 et donc s’étaler sur quatre ans. Bonus : les offices religieux n’y sont point interrompus. A première vue, le chantier donne dans le gigantisme. Recalé dans l’espace-temps, il se relativise : la collégiale Saint-Martin (XIe siècle) cumule déjà un millénaire d’existence et fut passablement remaniée (notamment au XVIe siècle).

Ainsi va la renaissance du monument phare de la Ville. Pour l’essentiel, rappelons que le chantier concerne une demi-douzaine de chapelles internes, la nef et la pose d’une quinzaine de vitraux. Le tout sous la houlette de Didier Repelin, architecte en chef des Monuments historiques, et pour un coût global de 1,5 million d’euros (dont 45% d’aide de l’état).  

Aujourd’hui, trois ou quatre chapelles sont en chantier. Ici, manque  provisoirement un autel. Là, un retable. Deux maçons, Thomas et Hamadi, redressent une voûte à coups de truelle. Des statues dérangées président dignement le pieux désordre qui, selon M. le curé, « désclérose les vieilles habitudes. »

Fabien à l'ouvrage. Il y a 500 ou 1000 ans, le geste était le même. 

     

Comme tant d’autres, ces joyaux du patrimoine sont le jouet de perpétuels remaniements. Parfois tirées d’éboulis, leurs pierres sont récupérées pour régénérer le même édifice. 

Exemple : le fragment d’un remplage gothique, sorte d’armature destinée à border un vitrail, est posé sur un établi. Fabien, artisan bollénois et chef de chantier, explique : « Les géologues ont dégagé 600 morceaux dont 300 seront restitués. Non pas pour croupir dans un musée, mais pour retrouver leur place initiale. » Cette reconstitution englobe ledit remplage, les miettes identifiables qui l’entourent et la création de chaînons manquants.

Intimidés par ce puzzle architectural, nous rétorquons : « Voilà qui suppose une harmonie complète avec les Bâtiments de France ? » Impassible, Fabien de rectifier : « Non, avec CE bâtiment. » Nuance ! Sauf tout le respect dû à l’Autorité de tutelle, l’artisan reste viscéralement attaché à la collégiale. Vue à hauteur d’homme, l’édifice garde effectivement son aura. Pas un seul Bollénois ne nous contredira.

L'oeil aguerri de Claude Raoux apprécie l'obstination de l'artisan.

    

La statue s'interroge sur son sort.              L'autel et le bois doré ont (provisoirement) disparu.                    Claudius et Fabien.
  
M. le curé voit ce chambardement d'un bon oeil. Une église plus attractive ?
Ce sera peut-être davantage de fidèles qui grimperont la colline du Puy pour y accéder.
      
Au sortir du chantier, qui purge les entrailles de la collégiale,
Cunégonde d'Aboléna nous est apparue au soleil.
Là débute un tout autre épisode : la Fête médiévale (samedi 23 juin 2012). 

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