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Veillée pascale Un autre regard sur Pâques
qui rend hommage aux Arméniens
Vendredi 24 avril 2011

Veillée pascale

   

Remarquable d’intensité, la veillée pascale de Bollène n’a sans doute rien à envier à celles qui ont quadrillé le monde. Cependant, voici une option particulière, que nous rappelle Maryam Bedin, très attachée aux réalités historiques.

Devant un assortiment de galettes et d’œufs rouges, qu’elle a rassemblés la veille de Pâques, elle nous confie : « Pour tous les Arméniens du monde qui, comme moi, confectionnent ces modestes mets, c’est la coutume chrétienne de la première église qui nous rappelle les galettes faites et offertes par Marie à son fils Jésus, avant les quarante jours de carême dans le désert. Quant à l’œuf rouge, il symbolise doublement le sang versé, puis la renaissance à la vie. Chaque année, nous offrons donc ces mets à nos parents et amis. C’est une autre manière de prier. »

Ses qualités d’historienne, qui font d’elle l’extraordinaire conférencière que l’on sait à la bibliothèque municipale, l’amènent à préciser : « Ce 24 avril, jour de Pâques en 2011, coïncidait avec le 96ème anniversaire du génocide arménien qui a commencé le 24 avril 1915. C’est le premier du genre au XXe siècle qui ouvrait la porte aux suivants. Il appartient aux enfants et petits-enfants des martyrs oubliés et sans sépultures de s’en souvenir, sans pour autant avoir créé une communauté. Car les Arméniens, survivants et dispersés, se sont parfaitement intégrés dans les pays, dont la France, qui les ont sauvés. »

Maryam Bedin reste fidèle à la coutume pascale des Arméniens.

  

Les galettes confectionnées et offertes par Marie à son fils Jésus avant le carême.
L'oeuf rouge symbolise doublement le sang versé puis la renaissance à la vie.

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