Déjà, l’an dernier, pour cause de travaux, l’exposition n’occupait plus la grande salle des Pas perdus de l’hôtel ville. Actuellement, se poursuivent les décorations du plafond. Le 65ème Salon de Noël est donc de nouveau déporté à l’espace Ripert, autre haut lieu artistique. Marie-Claude Bompard, maire, assume ce transfert :
« C’est toujours une éducation du regard, hors du temps ». Jacqueline Morel, déléguée culturelle, d’ajouter :
« Qu’est-ce que l’art, sinon le pouvoir de capter les rêves et les émotions ? »
Assuré par le pianiste Patrice Pascal (professeur au conservatoire), un fond musical agrémentait le vernissage. Les petits-fours et spiritueux, aussi. Voilà pour le décorum, toujours empreint de distinction et de cordialité. Venons-en au cru 2018, consacré à onze exposants pour près de 80 œuvres exposées.
Invitée d’honneur
Brigitte Van de Rijt est mise à l’honneur. Elle s’y emploie avec bonne humeur et se raconte avec des éclats de rire. Pour autant, son œuvre privilégie plutôt les tonalités douces et apaisantes. Ses grands formats et ses cadrages particuliers ne négligent pas les détails minutieux. Encadrés par la fenêtre, le ciel et la rue ondulent à travers les plis du rideau transparent. D’imperceptibles poils couvrent bien la tige d’un coquelicot. La série « Agfa » bouscule cette belle quiétude au travers d’horizons plus colorés du monde. Membre de la Société des Artistes Français et diplômée de l’Ecole de Louvre, cette artiste attachante est basée en Belgique et paraît à Bollène pour la première fois.
Une belle escorte
Dix autres exposants régionaux se partagent donc l’attention des
visiteurs :
- Jean Guerrero combine peinture, danse et musique avec de grands portraits d’exécutants en pied.
- Colette Orsini signe d’ineffables aquarelles, inspirées d’une technique chinoise.
- Bruno Rodriguez parvient à poétiser l’univers austère des usines.
- Marie Pic poursuit sa quête intergénérationnelle avec de grands portraits dans des gammes bleutées.
- Martine Ivaldi donne dans le post-impressionnisme avec des paysages de légendes.
- Alain Vallon illustre, entre autres, le rêve d’Icare avec le vol d’un oiseau.
- Françoise Rutili présente une série de nus particulièrement habile et suggestive.
- Réza Sarrafi imprime à ses paysages délicats le coup de patte de Vermeer dont elle s’inspire.
- Yves Ogier flirte avec l’imaginaire dans des paysages savamment embrumés.
- Patricia Grangier (sculptrice) expose une série de gracieuses demoiselles, qui lisent, dansent ou flânent dans le vent.
Exposition « Repères d’artistes » jusqu’au 21 décembre à l’espace Ripert. Entrée libre.
J. P.