Deux
mains expertes saisissent un œil. Le pouce et l’index gauches
s’affairent sur la rétine qui représente l’objectif. L’index
droit appuie sur le déclencheur situé sur la paupière. Cette allégorie
constitue le nouveau logo du Photo-club bollénois, présenté lors du
vernissage qui a déplacé la foule, dont Madame le maire.
C’est
la consécration de trente années d’existence, comme le rappelle
Michel Bedin, actuel président : « L’association a été
fondée en 1983 autour de Henri Marcinno et Claude Boissière, alors président
et vice-président. Elle compte aujourd’hui 18 adhérents. »
Jacqueline
Morel, adjointe à la culture, brocarde gentiment trois décennies de
sagesse : « Ils ne jouent pas la comédie, ne sont ni
clowns ni trapézistes, ce sont des papys photographes. Ils quittent
leurs chambres noires pour accéder aux pixels informatiques. Les plus
nostalgiques composent encore avec l’image argentique. »
Effectivement,
15 clichés récents (à l’entrée côté droit) résultent de
l’ancienne formule. Les quelque 70 autres sont bien numériques. Pour
autant, les « Sels et pixels », qui sont le thème
2014, ne se distinguent guère en tant que tels. L’œil n’en a cure.
Seuls agissent le cadre, le sujet, la lumière et toute autre astuce qui
cristallisent une émotion. Jacqueline Morel enfonce le clou : « Niepce
montrant une photo, c’était inouï, le sujet importait peu.
Aujourd’hui on peut faire cent fois mieux avec une webcam ou un
i-phone. »
Indépendamment
de la trame, de quelque manière qu’il ait été tricoté, le résultat
occupe indifféremment les cimaises sur deux niveaux. Au rez-de-chaussée :
aucune thématique particulière où pullulent d’innombrables sujets,
à l’étage : une rétrospective 1983-2013 (sauf 1993 année de
la crue du Lez) avec 30 affiches et une série d’anciennes photos.
Soit une somme considérable de vécu qui force le respect.
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