Peindre
peut être une distraction du dimanche ou l’engagement d’une vie.
C’est le second cas qui nous occupe ici. L’atelier « Culture
et Arts Plastiques » (CAP) fête ses trente ans. Près d’une
centaine d’œuvres, dues à 38 exposants, font l’événement. Un
vernissage a congestionné l’espace Ripert (dont l’étage vient d’être
rouvert à point nommé).
« Un
jour, en quête d’art et de culture, quelques personnes se sont
regroupées autour du peintre Flavio Parenti et ont créé une
association », rappelle
Jacqueline Morel, adjointe à la culture. C’était
en 1983.
« Peindre,
c’est militer dans l’espace culturel, individuellement et
collectivement », explique aujourd’hui Isabelle Ducastaing,
présidente, dans son discours inaugural. Tapi au ras des cimaises, car
peu enclin aux honneurs, le maître subit le panégyrique.
Une
trajectoire honorable
Or, en
trois décennies, son immense culture, dont ont bénéficié les
Beaux-Arts de Turin avant l’atelier de Bollène, ont laissé des
traces indélébiles dans la cité : conférences sur l’art dans
le contexte historique, expositions ponctuelles des trois ateliers
hebdomadaires, expositions majeures (dont celles de peintres kurdes ou
graveurs italiens), inventaire du patrimoine municipal pour sa
restauration, participation à l’organisation du Salon de Noël
(durant dix ans), etc.
Supportant
mal l’esbroufe, Flavio Parenti s’est parfois insurgé contre
certaine vacuité intellectuelle. Son érudition reste de plain pied
avec les plus humbles dont il respecte les penchants. Le maître suit
les élèves et non l’inverse. Grosso modo, trois niveaux cohabitent
en ses ateliers : novices, moyens, chevronnés.
Ce
crescendo apparaît en toute honnêteté jusque sur les cimaises. Point
d’encadrement. Les tableaux sont exposés nus. Pour qui sait voir, la
touche hésite encore au gré des repentirs du pinceau, tandis qu’un
jaillissement rapide brosse l’essentiel en quelques touches.
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