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Ville
de Mondragon
Albertine Roche, née Fassier, nommée Juste parmi les Nations
A 19 ans, elle sauve de la barbarie nazie Alain Azouvi, alors âgé de 5 ans
Mercredi
4 Novembre 2015
  

   
L'éloge du maire Christian Peyron
  


A Villecien (Yonne)

Aussi solennelle qu’émouvante, cette cérémonie s’est déroulée ce mercredi matin à la salle des fêtes de Mondragon, en présence du maire Christian Peyron et son conseil, d’anciens combattants, pompiers, gendarmes (de Bollène), d’enfants de l’école Jean Moulin et d’une population attentive. 

La plus haute distinction civile de l’Etat d’Israël vient d’être décernée à titre posthume, par l’Institut de Yad Vashem de Jérusalem, à Madame Albertine Roche, née Fassier, pour avoir sauvé Monsieur Alain Azouvi de la barbarie nazie. La Médaille et le Diplôme de Juste parmi les Nations ont été remis, par Anita Nazor, du Consul général d’Israël à Marseille, et Serge Coen, délégué du Conseil Français Yard Vashem région Provence-Alpes, a Gérard Roche, fils d’Albertine Roche.

Discrète, cette résistante contre l’occupant ne parlait pas de son acte de bravoure, que découvrira plus tard, dans les mémoires de sa mère, celui qu’elle a sauvé. Avec l’accord de Gérard Roche, il entreprend alors les démarches qui, soixante-et-onze ans plus tatd, conclut l’épisode héroïque d’Albertine. 


Albertine et le petit Alain Azouvi (1944)


Serge Coen

Elle désarçonne la police allemande

Dans son éloge, le maire a retracé l’histoire exemplaire d’Albertine Fassier. En février 1944, à 19 ans, elle est employée de maison chez la famille Azouvi, à Villecien (Yonne). La police allemande vient chercher Alain, alors âgé de 5 ans. Albertine s’interpose : « Il ne partira pas sans moi ! »

Désarçonnés, les policiers s’en vont  et en informent la Kommandantur. Pendant ce temps, l’enfant est caché… En mars 1945, Albertine, au caractère bien trempé, s’engage dans l’armée pour onze années de service, de simple brancardière à adjudant-chef, et y rencontre Jean-Louis Roche, son futur époux. Le couple s'installe à Lamotte-du-Rhône, puis à Mondragon où ils reprend l’exploitation agricole de la famille Roche et a un fils, Gérard. Usée par la vie, Albertine s’éteint en 1984 à l’âge de 59 ans.

D’autres paroles ont conforté l’hommage et combattu la xénophobie toujours rampante : celles d’Anita Mazor et de Serge Coen (cités plus haut), des écoliers qui ont lu « Le badge » d’Albert Pesses, de Gérard Roche et d’Alain Azouvi, puis du directeur de cabinet du préfet de Vaucluse. 

L’hommage unanime était ponctué par le Chant des Partisans, Nuit et brouillard par Jean Ferrat, Hatikva (hymne d’Israël) et La Marseillaise. Le verre de l’amitié a conclu la cérémonie et rendu l’assistance émue à leur liberté, quelque part défendue par Albertine.


Gérard Roche


Anita Mazor


Alain Azouvi

 
1. Anita Mazor et Serge Coen remettent à Gérard Roche la distinction posthume destinée à sa mère.
2. Gérard Roche et le maire Christian Peyron
  
 
1. Les enfants de l'école Jean-Moulin lisent un poème, "Le badge" d’Albert Pesses.
2. L’émotion est palpable parmi l’assistance venue nombreuse.
  
 
L'éloge du directeur de cabinet du préfet de Vaucluse et le sourire imparable d'Albertine.

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