Le colonel Yves Humann.
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Conclue
par la galette des Rois et le verre de l’amitié, cette conférence
n’avait, au départ, rien à voir avec les douceurs de l’épiphanie.
Mais chez Parlaren, les rencontres sont édifiantes. Le colonel
honoraire Yves Humann, félibre de Provence, est donc invité ce
jour-là a rétablir la vérité sur la légende noire du XVe corps
d’armée dit « Des Provençaux ».
Ancien
membre des services de renseignements militaires et longtemps affecté
à Dieuze, le conférencier connaît le terrain du combat. Pour en
avoir rédigé une étude en provençal (qu’il a traduite en français),
il connaît bien le sujet. Mais c’est dans la langue de Mistral
qu’il réhabilitera ce bataillon maudit, sacrifié par sa hiérarchie.
En
août 1944, l’Etat-major de l’armée française se veut
offensive. En Lorraine, près de Dieuze, les positions allemandes
doivent être débusquées à la baïonnette par le XVe corps
essentiellement constitué de Provençaux (dont des Bollénois), dotés
de pantalons rouge garance, visibles de loin, et de peu
d’artillerie, face à l’ennemi juché sur des hauteurs avec
force canons et mitraillettes. Sous un feu d’enfer, les Provençaux
sont rapidement décimés.
Les
survivants se replient et laissent derrière eux des milliers de morts. Ils sont aussitôt accusés
d’avoir lâché prise. Des soldats sont fusillés pour
l’exemple. Cette terrible accusation masque l’erreur stratégique
de l’Etat-major et l’impréparation de l’armée française. |
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